Anjou - Dragueur auxiliaire
Le dragueur auxiliaire Anjou est à l’origine un caboteur construit aux Ateliers & Chantiers de la Loire à Saint-Nazaire pour le compte de la société des Chemins de Fer de l’Etat Français.
Il est mis en chantier en 1910, achevé et mis à l’eau en août 1910. Il entre en service cette même année. Il mesure 63,8 mètres de long et 8,5 mètres de large au maître-bau pour un tonnage brut de 771 tonnes. Il est équipé de deux machines alternatives à triple expansion, construites elles aussi par les Ateliers & Chantiers de la Loire, qui lui permettent d’atteindre la vitesse de 14 nœuds. Ces machines, qui équipent les navires des Armateurs Français puis de l’Union Industrielle et Maritime, sont munies d’un tiroir mobile permettant l’admission de la vapeur alternativement sur les deux faces du ou des pistons. Quand la détente de la vapeur se fait dans trois cylindres, on parle de machines alternatives à triple expansion.
Basé à Dieppe, l’Anjou effectue des liaisons commerciales entre la France et l’Angleterre (Dieppe-Londres) de 1910 à 1916.
Il est réquisitionné le 7 mars 1917 par la Marine Nationale et armé en dragueur de mines auxiliaire, c’est-à dire en navire de guerre destiné à détruire les mines marines mouillées par l’ennemi.
L’Anjou est affecté au Verdon sous le commandement du capitaine de corvette Xavier Joseph Marie Duckers. Il a pour mission de détruire les mines flottantes dans le golfe de Gascogne. Il sombre le 17 juin 1917, à six milles dans le NW de l’embouchure de l’Adour, après avoir heurté une mine posée par le sous-marin UC-48 commandé par l’Oberleutnant zur See Kurt Ramien. Le naufrage fera sept victimes parmi les membres de l’équipage, ne laissant que quatre survivants dont le commandant.
L’armée rend hommage à l’équipage du dragueur auxiliaire Anjou en citant le capitaine de corvette Xavier Joseph Marie Duckers à l’ordre de l’Armée navale : « A effectué depuis le début de la guerre de nombreux dragages de mines dans des circonstances difficiles et dangereuses, en particulier au voisinage des côtes de Flandre. Le 17 juin 1917, au cours de dragages dans le golfe de Gascogne, l’ Anjou qu’il commandait, ayant sauté sur une mine, a pris avec autant de décision que de sang-froid toutes les mesures permettant de sauver l’Anjou et son équipage ».
Les sept victimes tuées par l’explosion de la mine, sont :
GOULEY Louis, Eugène, Alphonse - matelot sans spécialité
GUERY Henri, Gaston, Pierre - matelot chauffeur
MARGUERITE Marcel, Auguste - matelot
BASTOEN Georges - quartier-maître mécanicien
BOSCHER Louis, Marie - second-maître
PENVERN Maurice, Henri - quartier-maître mécanicien
SILENNE Fernand - second-maître mécanicien