Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Pierre François Marie Roc'hongar

est né le 15 août 1910 à Irvillac (Finistère (29))

À la naissance de Pierre François Marie, François, son père, et Marie Jeanne, née Runavot, sa mère, sont établis comme cultivateurs au lieu-dit Lavadur en Irvillac (29), à proximité de Daoulas. Mais trois années plus tard, le 5 août 1913, à la naissance de Catherine, sa petite sœur, le père est  mentionné à l’état civil comme étant tailleur de pierres ; sans doute, comme certains de ses aïeuls, travaillait-il en complément de ses activités agricoles, à l’exploitation des carrières de kersantite dont les gisements se trouvent à proximité de l’Hôpital-Camfrout et de Logonna-Daoulas,  au fond de la rade de Brest (cette pierre de Kersanton, très appréciée des sculpteurs, a servi à construire nombre d’édifices du patrimoine religieux breton, mais aussi des phares, des viaducs, et des monuments funéraires,  comme la stèle de la pointe Saint Mathieu).

Après l’école primaire, Pierre s’oriente vers l’apprentissage et choisit le métier de boulanger ; mais, quand on est jeune et qu’on vit à proximité de la mer, l’attirance du large et le désir de découvrir de nouveaux horizons est trop fort.

Le 15 septembre 1927, avec l’accord de ses parents (il a tout juste dix-sept ans), il se rend à la mairie de Brest et contracte un premier engagement de cinq ans dans la Marine nationale. Il effectue alors une période de formation militaire et maritime de base au "2e Dépôt" à Brest, et, compte tenu de son expérience civile antérieure, reçoit le brevet élémentaire de cuisinier le 1er mars 1928.

Le 10 avril de la même année, il rejoint Strasbourg car il a été désigné pour la "Flottille du Rhin". En effet, durant l’occupation de la Rhur, la Marine nationale est effectivement présente sur le Rhin par plusieurs bâtiments (notamment en 1928, les vapeurs à roues "Hoche" et "Marceau"), de nombreuses embarcations et par l’"École de pilotage du Rhin" qui forme des pilotes fluviaux dans le moule de l’ "École des pilotes de la Flotte" établie à Saint-Servan, dans la banlieue de Saint-Malo.

Le 1er juillet 1930, la fin de l’occupation de la Rhénanie étant intervenue cinq ans avant le délai prévu par le traité de Versailles, Pierre, qui, entre-temps, a été promu quartier-maître de 2e classe, est désigné pour le service restauration de "Marine Paris", affectation au cours de laquelle il gagne un galon de plus (1er octobre 1931), et dans laquelle il reste jusqu’au 15 novembre 1932.

Auparavant, le 15 septembre, il renouvelle pour 3 ans son engagement initial, et, le 15 février 1933, il est enfin affecté sur un bâtiment à la mer : le ravitailleur de sous-marins "Jules Verne", basé à Brest. Ce navire-atelier spécialisé dans le soutien des sous-marins, opère en Atlantique, Manche et Mer du Nord, et le seul événement notoire susceptible d’être mentionné dans ses activités durant le séjour de Pierre à bord est sa participation, le 18 janvier 1934, au sauvetage du cargo "Saint Prosper" échoué à la suite d’une avarie de compas sur la roche de la Petite Grune au nord du Raz Blanchard, au large de la Hague.

Par contre, au cours de cette affectation, sa vie personnelle change du tout au tout : le 16 juillet 1933, il épouse Marie Catherine Goasguen originaire comme lui d’Irvillac, mais qui habite à l’est du bourg, au lieu-dit Kerivoal-Saint-Eloy et … c’est donc là que la famille s’établit, et que le 27 septembre de l’année suivante naît une petite Marie-Thérèse.

Le 23 août 1935, Pierre débarque du "Jules Verne" ; il contracte un nouvel engagement de 3 ans et est placé en disponibilité au "2e Dépôt" à Brest en attente d’une nouvelle affectation.

Celle-ci tombe six mois plus tard, le 11 janvier 1936, et c’est une unité très particulière qui l’attend et qu’il n’avait pas forcément demandée : les "Sections spéciales de Calvi", centre disciplinaire où sont placés, au fort Charlet, les "fortes têtes", mutins et rebelles politiques de toutes catégories ; mais le métier de Pierre c’est de faire à manger et il pense à sa famille, car le 7 juin 1936, un fils, Jean-Pierre, vient au monde à Irvillac.

Peu avant la fin de ce séjour en Corse, il est récompensé de cette affectation difficile sur le plan psychologique par une promotion au grade de second maître qui intervient le 1er avril 1938, et, après un court passage (2 mois) au "5e Dépôt" à Toulon, il est affecté, le 28 juin 1938, dans un centre d’adaptation et réorientation de militaires, en particulier marins, blessés ou infirmes du fait d’événements de guerre, l’ "EMC" ("Emplois Militaires et Civils") à Toulon. Dans le courant de cette affectation, il contracte un nouvel engagement de 2 ans pour compter du 15 septembre 1938, et l’année suivante, le 5 août 1939, il est désigné pour le croiseur "Pluton".

Ce bâtiment vient de bénéficier à Toulon d’un carénage de trois mois afin d’effectuer divers travaux d’entretien sur ses machines, mais aussi des modifications concernant son artillerie car il doit devenir un outil important pour la formation des canonniers. Il a reçu l’ordre de rallier Lorient pour faire partie d’une toute nouvelle "5e Escadre" au sein de laquelle il doit servir de conserve à la "Jeanne d’Arc" comme navire-école, et ce, à partir du 6 juin 1940, mais sous le nom de "La Tour d’Auvergne".

En fait, la nouvelle organisation prévue ne verra le jour que "sur le papier", car à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l’État-major décide de reconfigurer le "Pluton" en mouilleur de mines, sa destination première ; cette adaptation se fait à Brest, qui, de facto, devient son nouveau port d’armement (voir l'article complet figurant sur ce site).

Le 2 septembre, le commandement envoie le croiseur en mission au Maroc pour disposer des barrages de mines destinés à protéger les atterrages du protectorat, dans l’éventualité d’une attaque de croiseurs de bataille allemands. Le bâtiment arrive à Casablanca le 5 septembre 1939, trois jours après la déclaration de guerre. Mais les circonstances et les renseignements en possession de l’Amirauté l’incitent à réorienter la mission initiale du "Pluton", et, dans la nuit du 12 septembre, l’ordre de mise en place du barrage est annulé : les mines doivent être débarquées rapidement. Et c’est au cours de cette opération très délicate que, le 13 septembre 1939, le "Pluton" explose à quai.

Sur le croiseur, 196 hommes sont morts dans cette tragédie, dont 171 qualifiés de "présumés disparus" et qui sont immortalisés au cimetière Ben M'Sick de Casablanca par autant de croix portant l'épitaphe : "INCONNU" "Le Pluton" - Mort pour la France le 13.09.1939".

Tous ces marins du "Pluton" seront cités à l’ordre du Corps d’Armée, chacun en ces termes :

"Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat".

Le second maître Roc’hongar, dont le nom est inscrit sur le Monument aux Morts d’Irvillac, avait 29 ans. C’était un homme dynamique, très sportif, et toujours à l’écoute des autres.

Après ce drame, son épouse Marie Catherine eut l’opportunité de travailler à la Manufacture des tabacs de Morlaix, puis à celle de Paris, pour élever ses deux enfants (Marie-Thérèse, l’aînée, n’avait pas encore six ans, et son frère Jean-Pierre avait tout juste 3 ans) ; ils furent tous deux déclarés " adoptés par la Nation ".

Il était Second maître.
Son unité : Pluton
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Il est décédé le 13 septembre 1939.
Son corps repose au cimetière de Casablanca (Maroc)
Son décès est inscrit à la commune de Irvillac (29)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

- Service Historique de la Défense (Brest)

- Le Souvenir Français – Irvillac - (Mme Saussey Majewski)

- « Les Forces Maritimes du Rhin » (CA Prud’homme – Mr Oberlé – Mr Kleimberg)

Pluton

54

Construit à Lorient en 1931. Le Pluton devant être appelé à servir de transport de troupes, il convenait de débarquer les mines stockées à bord dans des camions attendant le long du quai de Casablanca. Au rapport du cpt de frégate Benac, second du navire, c'est au cours de son désamorçage, qu'une mine a explosé, faisant sauter en chaîne d'autres mines et diverses munitions, éventrant le navire qui a coulé par l'arrière, et dévastant les quais...

Pluton
184548
Roc'hongar
Irvillac
Finistère (29)
15 août 1910
H1
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre du Corps d'Armée,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
Acte de décès 1940/26
C 12x17
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