Djemnah - Paquebot

Djemnah001
1873
La Ciotat
Méditerranée.
14 juillet 1918

Entre 1872 et 1879, la compagnie des Messageries Maritimes va faire construire à La Ciotat, pas moins de 9 paquebots sensiblement identiques qui ne différeront que par leurs aménagements. Destinés à la ligne d’Extrême-Orient, seront lancés le Iraouaddy en décembre 1872, l’Anadyr en août 1873, le Djemnah en septembre 1874, le Yang Tsé en janvier 1877 et l’Oxus en avril 1879.

Les caractéristiques du Djemnah étaient :

Longueur : 124,90 m – largeur : 12,07 m – jauge brute : 3714 tonneaux – déplacement : 5388 tonnes – propulsion : machine compound à pilon à 3 cylindres – 6 chaudières cylindriques à 3 foyers, 6k – puissance : 2900 ch – vitesse : 13,6 nœuds. Etat Major : 11 officiers – Equipage 164 à 170 hommes.

Passagers : 81 en 1ere classe – 46 en 2e classe – 36 en 3e classe.

En 1887, Djemnah sera équipé de nouvelles chaudières, il recevra aussi l’éclairage et des sonneries électriques, la machine sera transformée en triple expansion.

Le 4 novembre 1878, en sortant de Marseille par fort mistral, Djemnah s’échoue sur le fort Saint Jean à la suite d’une avarie de drosse de gouvernail. Secouru par l’Eridan, il put être renfloué, ses 147 passagers furent transbordés sur le Sindh. Le 24 novembre 1881, commandant de Boisseuil-Baron, à 22h30 par temps bouché, il aborde une jonque près de l’île de Taîchow (Chine). Après avoir récupéré ses deux occupants, le paquebot remet en route le 25 à 6h h du matin. En 1899 Djemnah ramène en France le général Galliéni qui vient de pacifier Madagascar. Le 14 décembre 1899, ayant eu à affronter un cyclone, il doit être remorqué vers Diégo Suarez par le Caravellas des chargeurs Réunis.

Arrive 1914 et la Grande Guerre : Djemnah est réquisitionné pour le service postal. Le 6 juillet 1918, il appareille de Marseille à destination de Madagascar, son équipage, sous les ordres du commandant Charles Méric, comprend 153 hommes, il embarque 606 passagers et emporte dans ses flancs 530 t de marchandises diverses. Après une traversée sans histoires de la Méditerranée il fait escale le 9 juillet à Bizerte, d’où il repart le lendemain à 9h00 pour faire route en convoi, escorté du HMS Mallow et de 3 chalutiers armés. Le 14 juillet, alors qu’il se trouve au sud de la Crète, par 33° 12’ N et 23° 55’ E, une formidable explosion retentit dans tout le bord, signe qu’il vient d’être touché à mort par une torpille, l’impact à lieu par tribord au niveau de la cale à bagages.

Djemnah est coupé en deux et coule presque aussitôt ; en moins de deux minutes le navire est englouti par les flots, entraînant avec lui 548 personnes dont le commandant Charles Méric.

Le navire reçut un témoignage officiel de satisfaction pour « le sang-froid et l’énergie qu’ont montré le personnel et les passagers de ce paquebot lors de sa destruction par l’ennemi le 14 juillet 1918 ». Sont cités à l’ordre de l’Armée : le commandant Méric, le chef mécanicien Mailhol, le second capitaine Toussaint Philippi, le 1er chauffeur Barastier et le matelot Pierre Carré, tous morts pour la France. A l’ordre de la division : le matelot Grace Bonnelli et le lieutenant Jean Méhu. A l’ordre de la brigade le lieutenant Homery et le second mécanicien Georges Lauriol. Témoignage de satisfaction au maître d’équipage Louis Cadoret.

Sources :

Flurin

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Paquebot