Pierre Antoine Gustave Genève
est né le 29 février 1936 à Annecy (Haute-Savoie (74))
Pierre naît le 29 février 1936 à Annecy (Haute-Savoie). Il est le fils de Marc Pierre Genève et de Marguerite Reguerraz, son épouse. Il est le second d’une fratrie de 5 enfants. Il passe son enfance et fait sa scolarité à Annecy, où son père exerce la profession d’expert comptable. Après avoir obtenu son baccalauréat, il va à Paris au lycée Saint-Louis suivre les cours de préparation aux grandes écoles. Pierre est domicilié à Annecy.
En 1957, il est admis au concours de l’Ecole navale. Il incorpore l’école le 1er octobre 1957, comme élève ; l’année suivante il est promu aspirant de marine. En octobre 1959, il embarque, comme enseigne de vaisseau de 2e classe sur le croiseur école "Jeanne d’Arc" pour compléter sa formation d’officier de marine. En juillet 1960, il est affecté sur l’escorteur d’escadre "Cassard", et promu enseigne de vaisseau de 1re classe le 1er octobre 1960.
Quelques mois plus tard, il est désigné pour servir en Algérie à la "demi-brigade de fusiliers marins" (DBFM) qui a pour mission d'assurer la sécurité et le maintien de l’ordre dans le secteur de Nemours près de la frontière marocaine. Après avoir effectué le cours de la spécialité fusilier d’une durée de quatre mois au centre de "Siroco", il rejoint Nemours le 17 juin 1961 et apprend qu’il est affecté au 3e bataillon qui a pour mission d’assurer l’étanchéité de la frontière dans ce secteur.
Ce bataillon comprend 3 compagnies. Pierre est nommé officier en second de la 31e compagnie sous les ordres de l’EV Bessière. Les sections de la 31e compagnie sont réparties dans les postes de "Gabriel", "Allazetta", et "Méchour". Le commandement de la compagnie se trouve à "Gabriel". Ce poste est situé à quelques centaines de mètres du barrage électrifié en bordure d’un plateau dominant la vallée du Kiss ; il est formé d’une enceinte triangulaire comportant à chaque angle un blockhaus, dont le plus haut à l’ouest forme le poste de commandement. Au sommet de ce blockhaus principal, une plate-forme dispose d'un projecteur, de jumelles, de moyens de communications, et d'un canon de 20 mm.
Des marins de la compagnie sont en permanence sur le terrain, de jour comme de nuit, pour harceler les rebelles qui tentent de franchir la frontière. Leurs actions consistent en des patrouilles à pied de jour (La Lessive), des patrouilles en véhicule chenillé blindé de jour comme de nuit le long du barrage (La Herse), et des embuscades de nuit en zone interdite.
Depuis quelques mois les postes reçoivent des obus de mortier de 80 mm tirés du Maroc sans avoir la possibilité de riposter. Quand le vent souffle les impacts d’obus sont éparpillés autour des postes. Une protection en béton armé a été construite au dessus de la plate forme d’observation pour protéger le personnel. Un radar a été installé sur le piton 518, pour détecter tous les mouvements de nuit dans le secteur et prévenir les postes d’une attaque adverse en préparation.
Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1961, un obus éclate sur le parapet de la tour. Pierre qui se trouvait à ce moment là sur la plate-forme à la conduite des opérations, et le matelot Gransart, chargeur du canon, sont mortellement blessés ; le second maître Dreumont, tireur au canon, est aussi blessé, bien que protégé par le blindage du canon. L’acte de décès de Pierre est dressé le lendemain à la mairie de Nemours ; il est transcrit le 29 novembre 1961 à la mairie d’Annecy. Son corps est inhumé dans le caveau familial à Belleville-sur-Saône (Rhône).
Pierre est cité à l’ordre de l’armée de mer en ces termes : "Jeune officier de très grande valeur, calme et énergique, embarqué à la 31ème compagnie de la demi-brigade de fusiliers marins depuis le 17 juin 1961 comme officier en second, l’enseigne de vaisseau GENEVE a fait preuve des plus belles qualités militaires. S’est toujours distingué au cours des nombreux harcèlements au mortier du poste Gabriel par son courage et son sang froid. Dans la nuit du 15 novembre 1961, sous un violent harcèlement au mortier alors qu’il dirigeait la riposte au canon de 20 mm, a été mortellement blessé à son poste de combat".
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec palme. Il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume par décret du 21 mars 1962 (paru au JO du 25/03/1962).
Pour honorer sa mémoire, la session de février à juillet 2006 du cours de spécialité à l’ "école des fusiliers marins de Lorient", porte le nom "Cours Genève". Le nom de Pierre Genève est inscrit aux monuments aux morts de la ville d’Annecy. Il est aussi inscrit au mémorial AFN du département de Haute-Savoie à Annecy, et au mémorial de l’Ecole navale.
- Légion d'Honneur (chev.)
- Croix de la Valeur militaire avec palme
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
DBFM Demi-Brigade de Fusiliers Marins
En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongem...