Pierre Maurice dit Jean Gautriaud
est né le 01 septembre 1920 à Marmande (Lot et Garonne (47))
Pierre Jean Maurice Gautriaud naît le 1er septembre 1920 à Marmande (Lot et Garonne). Son père René, né en 1889, est artisan blanchisseur tandis que sa mère Henriette, née en 1891, est femme au foyer. Bien que l’Etat civil lui ait donné le prénom de Pierre, c’est sous celui de Jean, qu’il est connu. Il est scolarisé à l’école des Frères à Marmande et pratique le canoë.
Au début du mois de septembre 1939, alors que la guerre vient d’être déclarée, il décide de s’engager dans la Marine nationale. Admis à l’Ecole Navale le 28, promotion 1939, en qualité d’élève-officier, il fait partie de la 5e escouade et occupe le poste 47.
Promu enseigne de vaisseau de 2e classe à sa sortie, il est affecté sur le "Chasseur II" le 13 novembre 1940 puis, en mars de l’année suivante, sur le dragueur "Girundia II". En mai 1941, il embarque sur le cuirassé "Strasbourg " puis, en novembre, sur le croiseur "Dupleix". Il rejoint la base aéronavale de Saint-Raphaël dans le Var en octobre 1942, un mois avant le sabordage de la flotte à Toulon.
De retour à Toulon et après une période passée au bassin des carènes de mars 1943 à octobre 1944, il est muté sur le torpilleur "Trombe". Un mois plus tard, ce bâtiment est affecté à la Flank Force chargée de protéger la route littorale de la Côte d’Azur et de harceler les forces navales ennemies composées, notamment de vedettes italiennes et allemandes. Le 17 avril 1945, lors d’une patrouille dans le golfe de Gênes, la "Trombe" est torpillée mais parvient à regagner le port de Toulon malgré ses avaries (source : Cols Bleus).
C’est à bord de cette unité que Jean Gautriaud, enseigne de vaisseau de 1ère classe et officier des transmissions, est décoré de la Croix de guerre et cité à l’ordre de la Division avec le motif suivant :
"Officier énergique, calme et courageux. Pendant ses six mois d’embarquement, a maintenu à un degré élevé d’entraînement le personnel chargé, à bord de la "Trombe", de la mise en œuvre d’appareils de transmissions et de détection très importants. S’est acquitté avec succès d’une tâche délicate, facilitant ainsi l’accomplissement heureux de nombreuses missions de guerre. Lors du torpillage de la "Trombe", dans la nuit du 16 au 17 avril 1945, a dirigé avec promptitude et présence d’esprit l’acheminement des signaux, et l’exécution de diverses mesures urgentes".
L’année 1945 va marquer un tournant dans la carrière de Jean puisqu’il choisit de servir dans l’aéronautique navale. Le 7 juin, il est admis à l’école de pilotage aux Etats-Unis. Après sa sortie, il effectue une période à l'Etat-Major en Algérie puis se rend au Maroc où, après un court séjour au BE Khouribga, il rejoint la 6e flottille à Agadir en juin 1947. A l’issue de ses congés de fin de campagne, il est affecté à la base aéronavale d’Hyères dans le Var le 27 février 1948. Appartenant à la 3e flottille, il y exerce les fonctions d’officier en second. Dix mois plus tard, il est promu lieutenant de vaisseau.
Il vient d’avoir 29 ans lorsqu’il épouse Odette Peltier à Toulon le 5 septembre 1949. De leur union naîtra en 1951 un garçon qu’ils appelleront Bernard.
Le 1er juillet 1951, la 3 F. embarque sur le porte avions "Arromanches" qui part pour l’Indochine. Dès son arrivée fin septembre, Jean Gautriaud participe à diverses missions de bombardement avec son "Heldiver" sur Tan Son Nhut et Quang Ngai. A partir du 14 octobre, l’aviation embarquée de l’ "Arromanches" opère sur le Tonkin. Trois jours plus tard, le groupe aérien, composé de trois SB2C-5, commandé par le lieutenant de vaisseau Waquet, part pour bombarder le pont de That Ke.
En attaquant le premier l’objectif avec son appareil 3-F.-3, Jean Gautriaud est abattu par la DCA ennemie. Mort pour la France en opérations le 17 octobre 1951, il a été proposé pour une citation à l’ordre de l’Armée en novembre. Il totalisait 1270 heures de vols.
(Selon le témoignage de son fils, la famille s’est retrouvée en grande difficulté financière après le décès car sa mère n’a rien perçu de l’assurance-vie que son mari avait contractée en 1946 car il avait été porté disparu).
- Croix de Guerre 39-45
- Citation à l'Ordre de l'Armée
- Citation à l'Ordre de la Division
Arromanches