Lino Gomès
est né le 23 avril 1937 à Jeandelaincourt (Meurthe-et-Moselle (54))
Lino est le fils de Manuel Gomès et de Marie Thérèse Fernandez. Lino est le sixième d'une fratrie de sept enfants : Antoine, Dominique, Aveline, Rose, Marie, Lino et Paulette. La famille Gomès avait quitté le Portugal en 1937 pour fuir la misère dans leur pays. Elle s'était installée à Faulx, petite commune située près de Nancy en Meurthe-et-Moselle où le père et le grand frère Antoine avaient trouvé un emploi et un logement.
Lino est naturalisé français le 13 juillet 1938, ainsi que ses parents et ses frères et sœurs. La famille s'agrandit avec la naissance du septième enfant.
Mais sept ans plus tard le malheur s'abat sur la famille Gomès lors des combats de septembre 1944 pour la libération de la France. Son père, sa mère et ses frères Dominique et Aveline sont tués le 22 septembre 1944 lors de la destruction leur maison d'habitation par l'explosion d'un obus des forces armées alliées. Ils sont déclarés morts pour la France.
Lino, son frère aîné et ses sœurs, seuls survivants de la famille, sont alors placés par les services sociaux de l'Administration française dans trois familles d'accueil.
Malgré leur séparation Antoine, Lino et ses sœurs ont maintenu des liens très forts.
Lino ne se plaisait pas dans sa famille d'accueil. Plusieurs fois il a fugué pour tenter de rejoindre son grand-frère. Aussi, dès qu'il a pu, il s'est engagé dans la Marine nationale. Le 22 novembre 1954, il est incorporé au "Centre de formation maritime" à Hourtin (Gironde) qui lui attribue le matricule n° 6034 T 54.
Il va ensuite le 1er février 1955 faire sa formation de spécialité à "l'École des fusiliers marins" qui est implantée au "Centre Siroco" à Matifou en Algérie près de la ville d'Alger. Breveté fusilier, il rejoint le 1er octobre 1955 la "Flottille amphibie Duquesne" basée à Arzew en Algérie où il obtient le certificat amphibie.
C'est à Arzew qu'est formé le 2e bataillon de la "Demi-brigade de fusiliers marins" (DBFM) que Lino intègre le 21 mai 1956. Avec le 2e Bataillon il rejoint le port de Nemours où sont basés la "DBFM", son état-major, et la compagnie de commandement d’appui et de soutien (CCAS). Le 2e Bataillon s'installe au village de Beghaoun (prononcer Béraoun) ; il a pour mission de sécuriser cette partie sud du secteur de Nemours.
A cette époque, le djebel Zakri sert de refuge aux rebelles armés venant du Maroc. Il est situé au sud-ouest de la commune de Nédroma, c'est-à-dire au sud du secteur confié à la "DBFM".
Le 13 août le général commandant la région militaire fait appel à celle-ci pour neutraliser un groupe important de rebelles ayant franchi la frontière la nuit précédente. Le commandant de la "DBFM" monte une opération avec cinq compagnies et un commando de Marine. C’est la première opération d’envergure à laquelle Lino participe avec le 2e bataillon. Le ratissage s’avère infructueux.
Le 29 août l’opération est renouvelée, avec les cinq compagnies de fusiliers marins et le commando "Jaubert", renforcés par une compagnie de la Légion étrangère, d’une batterie à pied et d’un escadron de spahis. Dès la mise en place du ratissage, une compagnie de fusiliers marins est prise à partie avec une bande de rebelles.
Lino décède le 29 août 1956 au cours de cette opération au djebel Zakri où la "DBFM" perd ce jour-là 16 marins.
Lino est cité à l’ordre de l’armée de mer en ces termes : "Jeune matelot fusilier plein de dynamisme et de sang froid. A toujours donné à son équipe de voltigeurs l’exemple du courage et de l’abnégation. Au cours de l’opération du 29 août 1956 dans la région du djébel Zakri, a trouvé une mort glorieuse à la tête de ses hommes alors qu’il poursuivait un groupe de rebelles."
Ce malheur qui a frappé une nouvelle fois la famille Gomès vient renforcer les liens entre les frères et sœurs de Lino qui se rencontraient fréquemment pour aller se recueillir sur la tombe familiale où reposent les parents et les frères et sœurs.
Le nom de Lino Gomès est inscrit au Mémorial départemental des morts pour la France d'Afrique du nord de Meurthe-et-Moselle à Nancy, et au Mémorial des marins de la DBFM morts pour la France en Algérie, érigé à "l'Ecole des fusiliers marins" à Lorient (Morbihan).
- Médaille Militaire
- Croix de la Valeur militaire avec palme
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
DBFM Demi-Brigade de Fusiliers Marins
En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongem...