Pierre Gourlaouen
est né le 24 août 1904 à Douarnenez (Finistère (29))
Pierre est le fils de Jean Guillaume Gourlaouen (1876 -1941) et Marie Anne Auguste ( 1882- 1969). Son père est marin pêcheur établi dans un premier temps à Douarnenez puis plus tard à Saint Nazaire. A cette époque la ville de Douarnenez vit depuis des années de la pêche à la sardine que l’on connaît depuis les romains qui la traitaient en saumure pour en faire le condiment de base de leur alimentation, le "garum". Cette pêche est à son apogée : 26 conserveries, traitant de la sardine en friture et boîte sertie, emploient 3000 personnes surtout des femmes et 5600 marins pêcheurs. La crise frappera en 1902 conduisant au déclin des sardineries de 1904 à 1945. Le jeune Pierre suit une scolarité sans doute réduite comme beaucoup d’enfants. Il quitte l’école pour s’engager comme mousse en 1918 à l’âge de 14 ans, suivant ainsi la tradition familiale car il n’y a souvent aucune vocation dans les choix de carrière. Il subira cette formation à la mer, exigeante, endurante, physique, marquée par l’éloignement et l’absence. Comme pour beaucoup de ces garçons l’adieu à l’enfance et la construction de l’adulte se jouent en quelques mois.
Le jeune Pierre embarque sur le "Gloire à Jésus", dundee de pêche construit en 1910 à Port Louis, immatriculé à Douarnenez, DZ 1806 parmi les 800 bateaux similaires. Il embarque comme mousse avec François Corentin Malcoz, patron, Jean Pensec, matelot, Jean-Pierre Le Douce matelot, Louis Bariou, matelot, Eugène-Athanase-Marie Stephan, matelot, Yves-Marie Bescond, matelot. Le bateau appareille depuis l’île de Groix le 15 septembre 1918, on n’en a plus aucune nouvelle à compter du 24 septembre. En avril 1919 le commissaire aux transports maritimes écrit au ministre de la Marine et l’interroge sur le point de savoir si la perte du bateau est un événement de guerre afin que les veuves et les orphelins puissent bénéficier des avantages liés aux décès des marins. La réponse du ministre est négative. Pourtant un document émanant de la marine allemande atteste de la destruction du "Gloire à Jésus" par artillerie et cartouches explosives, par l’équipage du sous marin U 46. Le site de l'événement y est même précisé par 46°13’ de latitude Nord et 11° 19’de longitude Ouest, soit à plus de trois cents milles à l’ouest des côtes bretonnes. Habituellement la marine allemande détruisait le bateau après avoir transféré l'équipage dans un canot de sauvetage laissé à dériver.
Le naufrage par fait de guerre est déclaré en date du 25 septembre 1918. Le décès de Pierre Gourlaouen authentifié par décision de la cour d’appel de Rennes en date du 11 avril 1919 et publiée au Journal Officiel du 19 avril 1919. A 14 ans, il sera sans doute le plus jeune marin mort pour la France.
Bien longtemps après on découvre sur les côtes américaines un canot échoué dans lequel on retrouvera une paire de sabots ayant appartenu à Pierre Gourlaouen et authentifiés comme telle parce qu’elle portait, gravées, ses initiales.
Gloire à Jésus
Le dundee "Gloire à Jésus" part de l’île Groix en convoi le 15 septembre 1918 et ne donne plus signe de vie à partir du 24 septembre du même mois.
Le commissaire aux transports maritimes, par un courrier au ministre de la Marine daté du 9 avril 1919, évoque cette disparition, souhaitant savoir si elle doit être attribuée à un évènement de guerre. "L’enquête opérée par les administrateurs des quartiers de Lorient n’a pas perm...