Georges Louis DECROOCQ
est né le 18 mai 1905 à Petite-Synthe (Dunkerque) (Nord (59))
Georges Louis, fils d’Ernest Georges (20 ans ouvrier de filature) et d’Angèle Marie Fouque (20 ans ménagère) voit le jour au domicile familial sis au 24 rue de la République à Petite-Synthe, canton ouest, arrondissement de Dunkerque (59).
Il s’épanouit dans ce cocon en compagnie de son frère Ernest.
Il suit une scolarité normale dans sa commune et travaille ensuite dans la “quincaillerie Carré“ à Dunkerque. Cependant le 10 mai 1925, incorporé, il rallie le “1er dépôt des équipages de la flotte“ à Cherbourg où il reçoit son paquetage et les rudiments du parfait petit matelot sous le N° 1538-28-1. Onze jours plus tard, embarqué sur le cuirassé “Paris“ de la classe “Courbet“, il soutient les troupes françaises et espagnoles pendant la “troisième guerre du Rif“. Puis, Georges rejoint le 19 décembre 1926, la “5 e flottille“ comprenant des petits “torpilleurs de défense mobile“ d’où la nécessité de le qualifier breveté élémentaire “canonnier“ le 10 mai 1926. Libéré de ses obligations militaires avec le certificat de bonne conduite le 10 novembre 1927, il reprend son poste à la quincaillerie. Mais il reste affecté dans la “1re réserve“ en 1929.
Conjointement il fonde une famille et se marie avec Mathilde Marie Louise Samoy, le 6 avril 1928 à Petite-Synthe. De cette union naît, Georgette en 1928 et Monique en 1934.
La guerre éclate et Georges est mobilisé au Havre le 6 septembre 1939. Il adresse, de Rouen, des lettres à sa famille les 1,2 et 3 juin 1940 puis le 11 juin de Méthill en Ecosse où il embarque sur le cargo charbonnier “PLM 14“ “des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, affrété par la marine nationale en 1921. Ce bateau sera saisi par les britanniques le 17 juillet 1940 à Méthill et passera sous pavillon des “FNFL“. Georges, dès lors, a choisi son camp, son désir le plus cher est de pouvoir rentrer en France retrouver sa famille. C’est ainsi que son souhait se réalise, il rallie le paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique “Meknès“ transformé en transport de troupes avec 1300 passagers, destination Toulon. Sort funeste, le 24 juillet 1940, alors que l’armistice est signé, le paquebot, tous feux clairs, est mitraillé puis torpillé par la “vedette allemande “S 27“ au large de Southampton. Georges fait partie de ces 420 naufragés dont les corps sont dispersés entre les côtes anglaises et normandes. Le sien ne sera pas retrouvé.
Georges, ayant tout l’avenir devant lui, meurt à 34 ans et 7 mois, laissant derrière lui une jeune épouse éplorée et deux fillettes orphelines de 12 et 6 ans.
Son nom figure sur le monument aux morts de Petite-Synthe et la stèle commémorative de Petit Caux, falaise de Berneval-le-Grand (76) où sont gravés les noms des 420 “Oubliés du Meknès“.
Une plaque à la mémoire de ces 420 marins disparus est apposée dans la chapelle de Bonsecours à Dieppe (dite la chapelle des marins)
Le document officiel portant la mention “Mort pour la France“ est inscrit au tribunal de Bordeaux N°51 et retranscrit à Petite Synthe le 10 avril 1942.
ESS
Association “Les Oubliés du Meknès“
Meknès
Le Meknès était un ancien paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique construit par les Chantiers de Normandie du Grand-Quevilly, de 132 mètres de long et jaugeant 6127 tonneaux, mis en service en 1914 sur la ligne le Havre-Haïti sous le nom de Poerto Rico. Renommé Meknès, il est placé sur la ligne Bordeaux-Casablanca en 1929, puis le Havre-La Baltique en 1936. Suite aux événements de la guerre mondiale, il est transformé en transport de...