Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Emile COATANEA

est né le 21 septembre 1864 à Landunvez (Finistère (29))

Emile est le fils d'Yves Amédée, marin, 23 ans et Marie Anne Lézoc , couturière, 28 ans. Ils habitaient à Landunvez, une commune côtière du Nord Finistère. C'est pour cette raison que la famille de son père est une longue lignée de marins qui pratiquaient le cabotage.

Emile est le troisième enfant de la fratrie, avant lui sont nés : Jean Marie en 1859 , Marie Eugénie en 1861,après lui , viendront Léontine Marie en 1866, Joséphine en 1868 et Ernest Marie en 1871.

Son père, durant ses 7 ans de conscription, prend part dès l'âge de 20 ans à l'expédition au Mexique (1861-1867)

Sa mère décède en début 1874 à l'âge de 37 ans, laissant ses frères et sœurs orphelins de mère, Emile n'a que 9 ans. La fratrie s'installe au Rochard et sera élevée par Adèle Degany épouse Coatanéa, leur grand-mère paternelle, qui avait déjà à charge ses cousins Lézoc : Prosper, Joseph, Amédée et Auguste, orphelins de mère également.

Six mois après le décès de sa mère, Emile rentre à " L'Ecole des Pupilles de la Marine ", le 24 août 1874, établissement créé en 1862 grâce au vice-amiral Louis Henry de Guesdon , qui se situait dans l'ancien séminaire des jésuites du quartier de Saint Louis à Brest. Fils de marin et orphelin de mère, Emile remplissait les critères pour y être admis. Cette période fut pour lui un double déchirement, après la mort de sa mère, il s'est vu éloigné d'Argenton et du reste de sa famille.

Pendant plus de 3 ans du 24 août 1874 au 5 octobre 1877, Emile va suivre un enseignement dispensé par d'anciens officiers mariniers et instituteurs de la Flotte. Nous ne savons que peu de chose de cet enseignement. Celui-ci devait être assez rude mais certainement empreint d'une bienveillance à l'égard de ces enfants qui allaient servir la Marine Française, parfois au prix de leur vie. Outre les rudiments du métier de marin et l'éducation physique, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture avait une place très importante. Voici un précieux témoignage qu'il nous reste d'Emile, il s'agit d'une lettre qu'il adresse en décembre 1876 à sa grand-mère, Adèle Coatanéa née Degany vivant au Rochard sur le port d'Argenton

" Chère Mère

Si tous les jours est pour moi une bien grande privation d'être éloigné de vous, c'est à l'époque de la nouvelle année que la peine de votre absence m'est le plus sensible, combien je serai heureux de pouvoir vous exprimer de vive voix mes pensées et mes vœux de me voir pressé sur votre sein et de vous presser aussi sur le mien avec toute l'affection dont je suis capable. Soyez assurée, Chère Mère, que je vous aime. Que mon cœur reconnaissant de vos bienfaits forme les souhaits les plus sincères pour la prolongation de vos jours si chers à vos enfants et à votre fils en particulier. Je finis ma lettre en vous embrassant de tout cœur votre fils aimé qui vous aimera toujours "

 A l'âge de 13 ans Emile devient mousse et intègre la " 4ème Compagnie " à bord du bâtiment école des mousses, le vaisseau à voiles "Austerlitz" à Brest. Emile est gravement blessé pendant son apprentissage. Le 14 avril 1880, à l'entrée de la rade de Brest, il était en service commandé avec les autres mousses et procédait à l'exercice du " tir au tube". La formation sur ce vaisseau est tout autant axée sur le maniement des pièces d'artillerie que sur le matelotage. Malheureusement, durant cet exercice, un projectile l'atteint accidentellement au niveau de la mâchoire supérieure (maxillaire supérieure droite). Il est immédiatement dirigé vers l'hôpital,à terre. Son hospitalisation dure 4 mois, suivie d'une période de convalescence de 3 mois à partir du 26 août 1880. Il garde certainement des cicatrices de cela. Il passe novice le 24 septembre 1880. Il s'engage pour 5 ans dans la Marine à Brest le 30 novembre 1880.

En février 1881, il est affecté à la "2ème compagnie du cuirassé "Colbert", faisant partie de "l'escadre de Méditerranée". A 16 ans, il participe aux combats qui, le 16 juillet 1881, vont amener la prise de Sfax puis celle de Gabès le 24 juillet qui marque la conquête de la Tunisie par la France, alors que le pays est sous domination ottomane. Le protectorat est instauré à l'issu des combats. Emile reçoit un certificat de bonne conduite à cette occasion.

Il est affecté sur la corvette "La Favorite". où il fait fonction de gabier non breveté à partir du 13 octobre 1881. Il est nommé gabier 1er classe le 5 mars 1882. Il se dirige sur Brest et embarque le 18 juin 1882,sur le cuirassé "Dévastation" (fleuron de la Flotte ) lancé le 19 août 1879. Pour ses 18 ans il est nommé matelot 3ème classe.

Le 16 novembre 1882 il rejoint la "2ème compagnie sur le cuirassé de station "Bayard ", le Bayard doit son nom à Pierre Terrail de Bayard (1476-1524 ), plus connu sous le nom de "chevalier Bayard sans peur et sans reproche". C'est à bord de ce bâtiment qu'il gagne ses galons de matelot 2ème classe en mars 1883. Il part en juin 1883 pour l'Extrême Orient sous les ordres de l'amiral Courbet et plus particulièrement pour le Vietnam pour lutter contre les Pavillons Noirs, groupe rebelle chinois qui harcèle les Français installés sur les concessions accordées aux Occidentaux. Cette expédition est un succès pour les Français, le Tonkin, (Nord Vietnam ) devient protectorat français.

Dans le cadre de la guerre franco-chinoise, L'Amiral Courbet reçoit l'ordre d'attaquer Keelung, situé au nord de Taiwan ( ile de Formose ) Le cuirassé "Bayard " participe à cette expédition. Les Chinois refusent de remettre aux Français leurs défenses côtières. 200 Français débarquent pour occuper Keelung, c'est un échec, ils doivent rembarquer. Mais au cours de cette opération, il y aura deux morts et 11 blessés. Les deux morts sont deux jeunes marins bretons, le matelot de 3ème classe Jean Libouban de la commune de Plouguiel âgé de 21 ans, décédé à bord de son bâtiment et Emile Coatanéa qui, blessé à la tête, ne peut être remonté à bord. Il n'avait que 19 ans , il est célibataire

Son corps rejoindra le cimetière français avec tous ses camarades tués à cette même bataille de 1884 à 1885, où sont enterrés environ 700 soldats et officiers de la Marine française. Des cérémonies boudhistes sont organisées au sein du cimetière français non loin de la mer.

Le Souvenir Français, chaque année à la faveur du 11 novembre, et les personnels de l'Institut Français, accompagnés de représentants de la Communauté Française, se recueillent sur les tombes du cimetière français de Keelung, observent une minute de silence et déposent des gerbes.

La transcription du décès d'Emile Coatanéa sur le registre de l'Etat Civil de la commune de Landunvez ne sera faite qu'en 1889, 5 ans après sa disparition. Cela n'aura pu se faire qu'après un jugement rendu par le tribunal civil de Brest faisant suite à une enquête de l'autorité maritime. A l'inverse de son camarade Jean Libouban, aucun acte de décès n'aura pu être établi à bord compte-tenu des circonstances de sa disparition (ndlr, l'acte de décès de Jean Libouban sera retranscrit sur les registres de la commune de Plouguiel le 11 octobre 1884).

Il porte la mention "Honneur aux Morts pour la Patrie"

Il était Matelot gabier de 1ère classe.
Son unité : Bayard
Il est décédé le 06 août 1884.
Son décès est inscrit à la commune de Landunvez
Document portant la mention MPLF : ESS

A la mémoire d'Emile Coatanéa - Le destin oublié d'un ljeune Landunvézien mort pour la France à Formose (Taïwan), texte Benoît Ménez, sources privées, internet, SHD Brest

Bayard

Bayard_01

Ce cuirassé de station, à coque en bois avec les œuvres mortes en fer,  de la classe « Bayard », a pris ce nom en l’honneur du chevalier Pierre Terrail de Bayard qui s’illustra en 1515 à la bataille de Marignan.

Mis en chantier à l’arsenal de Bre...

Bayard
184755
COATANEA
Landunvez
Finistère (29)
21 septembre 1864
Aucune
NULL
Il a été décoré : Aucune médaille
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