Émile Dobé
est né le 23 avril 1915 à Ploëzal (Côtes d'Armor (22))
Emile Dobé est né à Ploëzal près de Pontrieux dans le Trégor en avril 1915, loin du fracas des armes et du carnage de la Grande Guerre qui embrase alors le Nord et l'Est de la France. Il est le fils d'Emile Jean Baptiste, électricien de son métier et de Marie Virginie Le Bouder. En août 1915, son père, caporal dans une section de brancardiers engagée sur le front dans les batailles de l'Argonne, est grièvement blessé. Il est amputé de la jambe droite. Emile Dobé père est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palme, mais mutilé dans sa chair et dans son âme, il meurt prématurément en 1926 à l’âge de 39 ans.
Emile s'engage dans la Marine nationale le 10 juillet 1931 au Bureau de Recrutement de la Marine à Lorient, il est alors âgé de 16 ans et il intègre l'Ecole des Apprentis Mécanicien de Lorient. Le 1er avril 1933, à l'issue de sa formation, Emile obtient le Brevet Elémentaire de mécanicien à l’Ecole des Apprentis Mécaniciens de la Marine nationale à Lorient. Il est alors promu matelot de 2e classe BE mécanicien.
Le 1er avril 1933 il embarque sur le croiseur "Dupleix". Au cours de cette affectation il est promu matelot de 1ère classe en janvier 1934 puis, en octobre 1934, quartier-maître de 2e classe.
Le 1er octobre 1935 Emile est affecté à Toulon.
Le 20 janvier 1936 il accède au grade de quartier-maître de 1ère classe et il obtient le BE de scaphandrier le 1er avril 1936. Le 4 mai 1936 il intègre la Flottille de sous-marins de la 3e région basée à Toulon.
Le 1er janvier 1937 Emile est affecté à la Flottille de sous-marins de la 4e région basée à Bizerte. Au cours de cette affectation il embarque sur le sous-marin "Narval".
A l’annonce de l’armistice, le sous-marin "Narval", sous le commandement du capitaine de corvette François Drogou, appareille sans autorisation de la base de Sousse pour rejoindre le port allié de La Valette à Malte avec la majorité de son équipage. Ces marins sont parmi les tout premiers à rallier les forces navales de la France libre dès le 27 juin 1940.
Le 15 décembre 1940 le sous-marin "Narval" saute sur une mine au large de la Tunisie. Emile Dobé, alors âgé de 25 ans, disparait ainsi que les 49 autres membres de l’équipage.
En 1945, on peut lire dans un article de "La voix de l'Ouest":
" A nos héros "
" Vendredi dernier nos concitoyens étaient réunis en l’église Notre Dame des Fontaines où un service a été célébré pour le repos de l’âme du second maître Emile Dobé, disparu à bord du sous-marin "Narval", au service de la France Combattante, en décembre 1940. Emile Dobé fut dans les rangs de la résistance, le premier de nos compatriotes à donner sa vie pour le relèvement de la patrie ; Puisse son souvenir, allié à celui de son père, mutilé de la guerre 1914-1918 et décédé des suites de ses blessures, nous servir d’exemple et nous inciter à rester unis…Nous nous inclinons devant la douleur de Mme et de Melle Dobé."
Marie-Louise Dobé, la sœur d’Emile, épousera en 1945 Henri Le Soudéer, marin de la Force X pendant la guerre et officier de la marine marchande à son retour à la vie civile. Trois enfants naîtront de cette union.
Virginie Dobé, la mère D’Emile, portera jusqu’à sa mort en 1972, le deuil des deux hommes de sa vie, son mari et son fils emportés, chacun, par une guerre.
Par décret du 4 février 1946, Emile Dobé est cité à l’ordre de l’Armée de Mer avec la mention " Embarqué sur le sous-marin "Narval", a glorieusement disparu avec son bâtiment coulé au cours d’une patrouille en Méditerranée au large des côtes d’Afrique ".
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Narval
Le sous-marin de première classe de 1400 tonnes "Narval", construit par l’arsenal de Cherbourg, avait été mis en service en 1926.
Ses principales caractéristique...