Victor Nicolas André Guissani
est né le 09 octobre 1917 à Marseille (Bouches-du-Rhône (13))
Victor est le fils de Roland Guissani, employé de la Société générale des téléphones de Marseille, et de Marie Esposito qui sera une mère très attentionnée pour ses cinq enfants dont la naissance se répartira sur 20 ans : Marguerite, l’aînée de la fratrie, verra le jour en 1909, puis se succèderont François qui fera "l’École des Mousses", Victor, ensuite Roland qui fera carrière dans la réparation navale, et enfin, en 1929, Roger, plus tard employé de la Compagnie Générale Transatlantique.
La famille est solidement ancrée à Marseille, 42 rue des Martégales, près du Vieux-Port, mais revient le plus souvent possible vers ses origines, en Haute-Corse, un peu au sud de Bastia, entre le golfe de Saint-Florent et le village de Poggio-d’Oletta.
La mer a toujours été présente dans la culture des Guissani ; aussi, quand Victor atteint l’âge de vingt ans et qu’il est appelé pour accomplir ses obligations militaires, c’est tout à fait dans la logique qu’il soit orienté vers Toulon, où il est incorporé au "3e Dépôt", à compter du 1er septembre 1938.
Muni du brevet provisoire de gabier, il est désigné pour le croiseur "Pluton" sur lequel il embarque le 24 septembre 1938, pratiquement au moment où le bâtiment vient d’être incorporé à la "Division de canonnage".
À cette date, le bâtiment se trouve à Toulon pour bénéficier d’un carénage de trois mois afin d’effectuer divers travaux concernant ses machines, certes, mais aussi son artillerie, car il doit devenir un outil important pour la formation des personnels de la spécialité.
Mais à partir de cette période les changements d’orientations de l’État-Major, fonctions de l’évolution de la situation internationale, vont singulièrement agir sur les missions du "Pluton".
Ainsi, travaux terminés, le 10 mai 1939, le croiseur rallie le port de Lorient pour faire partie d’une toute nouvelle "5e Escadre" au sein de laquelle le bâtiment est prévu pour servir de conserve à la "Jeanne d’Arc" comme navire-école, et ce, à partir du 6 juin 1940, mais sous le nom de "La Tour d’Auvergne".
Cette organisation ne verra en fait le jour que "sur le papier", car à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l’État-major décide de reconfigurer le "Pluton" en mouilleur de mines, sa destination première, et cette adaptation se fait à Brest, qui, de facto, devient son nouveau port d’armement (voir l'article complet figurant sur ce site).
Le 2 septembre, le commandement envoie le croiseur en mission au Maroc pour disposer des barrages de mines destinés à protéger les atterrages du protectorat, dans l’éventualité d’une attaque de croiseurs de bataille allemands. Le bâtiment arrive à Casablanca le 5 septembre 1939, trois jours après la déclaration de guerre. Mais les circonstances et les renseignements en possession de l’Amirauté l’incitent à réorienter la mission initiale du bâtiment, et, dans la nuit du 12 septembre, l’ordre de mise en place du barrage est annulé : les mines doivent être débarquées rapidement. Et c’est au cours de cette opération, le 13 septembre 1939, que le "Pluton" explose à quai.
Sur le croiseur, 196 hommes sont morts dans cette tragédie, dont 171 qualifiés de "présumés disparus". C’est le cas du matelot gabier Victor Guissani qui a reçu, à l'instar de ses camarades, la citation suivante à l'ordre du corps d'armée :
"Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat".
Chacun d'eux est immortalisé au cimetière Ben M'Sick de Casablanca par autant de croix portant l'épitaphe :
"INCONNU" " "Le Pluton" - Mort pour la France le 13.09.1939"
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Pluton
Construit à Lorient en 1931. Le Pluton devant être appelé à servir de transport de troupes, il convenait de débarquer les mines stockées à bord dans des camions attendant le long du quai de Casablanca. Au rapport du cpt de frégate Benac, second du navire, c'est au cours de son désamorçage, qu'une mine a explosé, faisant sauter en chaîne d'autres mines et diverses munitions, éventrant le navire qui a coulé par l'arrière, et dévastant les quais...