Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Ronan François Marie Joseph QUÉRÉ

est né le 27 janvier 1918 à Plougonvelin (Finistère (29))

Ronan est le fils Jules René Marie QUÉRÉ, et de Marie Françoise RAGUÉNÈS, son épouse, tous deux cultivateurs à la ferme de Trémeur en Plougonvelin. Il est le onzième d'une fratrie de 12 enfants : Marie Renée (1904 -MPLF 1944, Olivier 1905-1975), Goulven (1905-1959), Michel (1907-1907), Michel (1908- Légionnaire1983), Jean-René (1910-1994), Mathieu (1911-Marin1967), Jean-François (1913-Marin1985), Anne-Marie (1915-1975), Rosalie (1916-1983), Ronan (1918- Marin MPLF 1940), Alexandrine (1922-1923).

Il passe son enfance à la ferme de Trémeur exploitée par ses parents. Il fait sa scolarité à l'école primaire de Plougonvelin.

Après sa scolarité, Ronan apprend le métier de cultivateur avec ses parents à la ferme du bourg de Plougonvelin située entre la mairie et le presbytère.

En 1937, âgé de 19 ans, Ronan ne voit pas d'avenir à la ferme où les frères aînés travaillent déjà avec les parents. Il fait comme son frère Jean-François qui est engagé dans la Marine nationale. Le 1er mai 1936, Ronan se rend à Brest, au Bureau militaire du recrutement pour signer un engagement dans la Marine nationale pour une durée de trois ans. Il est incorporé le jour même au "2e Dépôt des équipages de la flotte" de Brest, comme matelot de 2e classe, sans spécialité, sous le matricule n° 1177 B 36. Il y suit une formation maritime et militaire durant environ deux semaines.

Le 16 mai 1936, Ronan embarque sur le bâtiment école, ex croiseur "Courbet" au port de Brest pour suivre le cours de spécialité canonnier. A l'issue du cours, il est nommé le 1er janvier 1937, matelot de 2e classe, breveté canonnier.

Après quelques jours passés en famille à Plougonvelin, Ronan embarque le 15 janvier 1937 sur le cuirassé "Bretagne" de la "1re Escadre" basée au port de Brest. Le 1er janvier 1938, Ronan est promu quartier-maître de 2e classe canonnier.

Dès le début de la guerre contre l'Allemagne en septembre 1939, une "Force de Raid" est créée, elle est basée à Brest ; elle comprend les cuirassés modernes "Dunkerque", et "Strasbourg", les deux cuirassés "Bretagne" et "Provence", le porte-hydravions "Commandant Teste", les destroyers rapides "Mogador" et "Volta" et de nombreux autres bâtiments des contre-torpilleurs, des sous-marins et une dizaine d'autres bâtiments plus légers. Elle opère dans l'océan Atlantique contre la Marine de guerre allemande.

Sa zone de responsabilité est la zone à l'est de la ligne Ouessant-Açores et Cap-Vert. En avril 1940, la "Force de Raid "rallie la Base navale de Mers el-Kébir située en Algérie, à quelques kilomètres du port d'Oran où est stationnée la 1re Escadre de la Méditerranée. Elle vient renforcer les Forces navales françaises en Méditerranée en prévision de l'entrée en guerre de l'Italie.

L'amiral Commandant la Royal Navy a reçu du Gouvernement britannique, l'ordre de faire appareiller la Force navale britannique en Atlantique, afin de mettre hors d'état de nuire la Flotte française basée à Mers el-Kébir. Arrivé à l'aube du 3 juillet 1940 devant la base navale, l’amiral adresse au Vice-Amiral Commandant des Forces navales françaises un télégramme imposant un ultimatum dont le terme échoue six heures plus tard. Il fait trois propositions :

  • Soit la flotte française rejoint la flotte britannique dans sa lutte contre l'Allemagne nazie ;
  • Soit elle se saborde ;
  • Soit elle gagne les ports britanniques, américains ou français des Antilles afin d'être désarmée.

Cet ultimatum revenait à exiger de la France qu'elle honore ses engagements vis-à-vis du Royaume-Uni, contractés le 28 mars 1940, ce qui aurait rompu l'armistice qui venait d'être signé pour suspendre les combats entre la France et l'Allemagne.

Dans le courant de l'après-midi, apprenant que les escadres de Toulon et d'Alger ont appareillé en direction d'Oran, le gouvernement britannique ordonne d'ouvrir le feu. Les cuirassés sont bombardés, le "Dunkerque" est touché et doit être échoué, le "Bretagne" reçoit des obus qui détruisent les soutes à munitions de l'arrière et provoquant des voies d'eau. Le bâtiment s'enflamme, il s'enfonce rapidement, et il se retourne sans que les membres de l'équipage aient le temps de quitter le navire. Cette opération a entraîné la mort d'environ 1000 personnes, dont  900 marins disparus dans l'épave de son unité coulée dans le port de Mers El-Kébir, parmi lesquels se trouvait Ronan QUÉRÉ.

Le corps de Ronan QUÉRÉ ne sera jamais retrouvé. La Marine nationale a alors déclaré sa disparition lors de la perte du cuirassé. Un jugement déclaratif de décès est rendu le 2 octobre 1941 par le Tribunal civil de Toulon déclarant constant le décès des marins de l'équipage du cuirassé "Bretagne", coulé dans la perte du cuirassé dans le port de Mers el-Kébir le 3 juillet 1940, dont QUÉRÉ Ronan François Marie Joseph, quartier-maître canonnier, né le 27 janvier 1918 à Plougonvelin (Finistère), célibataire.

Un extrait de ce jugement relatif au décès de QUÉRÉ Ronan, est transcrit le 12 octobre 1942, sur les registres de décès de la commune de Plougonvelin.

Le quartier-maître QUÉRÉ Ronan a été cité à l'ordre du corps d'armée, à titre posthume, par Ordre du 4 février 1952, en ces termes "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat.". Cette citation comporte la Croix de guerre 39-45, avec étoile de vermeil. La Médaille militaire a été concédée, à titre posthume, au quartier-maître QUÉRÉ Ronan par décret ministériel du 19 février 1952, publié au Journal officiel du 23 février 1952.

Il était Quartier-maître canonnier.
Son unité : Bretagne (cuirassé)
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
Il est décédé le 03 juillet 1940.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Plougonvelin
Document portant la mention MPLF : Jugement décès

Bretagne (cuirassé)

Cuirassbretagne

Bretagne : cuirassé construit à Brest en 1916. Après la capitulation signée par le maréchal Pétain, pour éviter qu'elle ne tombe entre les mains des Allemands, Churchill décide de détruire la flotte française qui stationne à Mers-el-kébir (6 km d'Oran) : opération Catapult. Les négociations entre les amiraux Somerville (anglais) et Gensoul (Français) échouent...

Bretagne (cuirassé)
184764
QUÉRÉ
Plougonvelin
Finistère (29)
27 janvier 1918
H1
NULL
Il a été décoré : Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
1942/20
E 10x13
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