François Désiré Evrard
est né le 22 juin 1912 à Fort-Mardyck (Nord (59))
Fils d’Auguste Edmond (36 ans) marin et de Gabrielle Marie Françoise DEFIVE (32 ans) friteuse, François appartient à une fratrie de cinq garçons et cinq filles. Dans cette ambiance peu prédisposée aux études, il effectue une petite scolarité dans son village, mais comme son père et son grand-père Joseph (maître au cabotage), il ne voit son salut que par la mer.
Inscrit maritime le 13 mars 1928 sous le N° 2511, avec le consentement de sa mère, ainsi embarque-t-il successivement de 1928 à 1932 sur le “ Brière“, le “Vaccarès“ et l’“Arlésien“ comme “mousse“, “novice“ et “soutier“.
Mais le 14 juin 1932 appelé sous les drapeaux, il rallie le “1er Dépôt des équipages de la Flotte“ à Cherbourg où il effectue ses classes et en sort comme matelot breveté “chauffeur“ de 3e classe.
Seulement, il est déclaré impropre au service à la mer mais reconnu utilisable dans un service à terre le 2 juillet 1932 par décision du travail de réforme pour cause d’amblyopie forte hypermétropie, c’est-à-dire de déficience visuelle.
Il est, alors, désigné à compter du 1er septembre 1932, au “G-a-m Orly“ qui est en voie d’achèvement et congédié le 14 juin 1934, se retirant au 6 contour d’Orval.
François reprend ses activités dans la Marine Marchande avec divers embarquements en tant que “chauffeur“ sur : le “Dunkerquois“ en août 1934, le “Vaccarès“ en 1936 et le “Cap Gruin“ en 1937.
Expérimenté maintenant, il se retrouve comme “machine“ sur le “Cdt Bocise“ en décembre 1937 et le “Brown“ en 1938.
En 1938 et 1939, c’est comme “graisseur“ qu’il s’aguerrit sur le “Moron“, le “Soutay“.
Mais c’est à Sète en 1941, sur le “Platon“ qu’il met son sac à bord en tant que “4 e mécanicien“. Pour lui commence alors le cabotage entre Sète et Marseille.
Encore une autre promotion pour François, il passe “3 e mécanicien“, quand il embarque en 1942 sur le “Saint Henri“ à Dakar.
Puis le 1er mai 1944, c’est à nouveau comme “3 e mécanicien“ qu’il navigue sur le “Saint Basile“.
Alors qu’il transite entre Takoradi et Freetown, le 14 juin 1944, ce cargo appartenant à la “Société Navale de l’Ouest“ et naviguant dans le pool allié pour le compte du gouvernement provisoire de la république d’Alger, est torpillé au large de Freetown par le “U-boot 547“.
Six marins sont alors portés disparus, dont François, certainement de quart dans sa machine. L’équipage comprenait 64 personnes.
L’avis de la Marine Nationale du 23 octobre 1944 constate le décès rendu par le tribunal civil de Dakar en date du 09 février 1946, transcription de l’acte de décès sur les registres de l’état civil de Dakar en date du 22 mars 1946 avec la mention “Mort Pour La France“.
Son nom figure sur le monument aux morts de Fort-Mardyck.
Saint-Basile
Cargo de la S.N.O, construit en 1920, 2 278 tx. En 44, pour le compte du gouvernement provisoire de la République (Alger). Il allait de Takoradi sur Freetown avec une cargaison de divers dont des grumes quand il fut torpillé par l’U547 par 05 03N et 09 14 O. 58 rescapés et 6 morts sur 64h (équipage 38h, plus 5 canonniers, + 21 soldat sénégalais)