Alexandre Kerjean
est né le 30 septembre 1897 à Landunvez (Finistère (29))
Alexandre est le fils de Louis, âgé de 36 ans à sa naissance, il exerce la profession de boucher au port d'Argenton. Sa mère, Marie Yvonne Brézel, âgée 35 ans, travaille aussi à la boucherie.
Il est le dixième enfant de la famille, dont trois d'entre eux sont déjà décédés avant sa naissance. Suivront derrière lui quatre enfants, dont deux décèdent aussi très jeunes.
Alexandre grandit à Argenton, petit port de la commune côtière de Landunvez située dans le Finistère nord, qui comptait environ 1650 habitants au moment de sa naissance. C'est un port abrité, mais la côte est rendue dangereuse par de nombreux rochers. On y récolte diverses sortes d’algues en particulier des algues comestibles, dont une sorte de goémon : le Chondrus Criptus ou Pioca, appelé communément " goémon blanc ", qui sert à confectionner un délicieux entremet mais qui, à l’époque, servait quasi exclusivement à la production de soude, l’oncle maternel d’Alexandre, Jean-Felix Brézel , ancien maître de timonerie s’occupait du Syndic des goémoniers de Landerneau, cet oncle étaient très proche de ses neveux et éleva Marie Yvonne , la jeune sœur d’Alexandre. Les enfants allaient le cueillir les jours de grandes marées et le vendaient à un marchand, cela leur fournissait de l’ argent de poche. Celui qui travaillait bien pouvait remplir plusieurs sacs. Cette algue était séchée sur les dunes avant d'être utilisée. La récolte est à présent réglementée depuis 2009.
Alexandre suit sa scolarité au bourg de sa commune à Landunvez, à quelque deux bons kilomètres de son domicile.
Le 7 octobre 1912, il se présente à la mairie de Brest, comme mousse en provenance de chez ses parents. Il s'engage pour dix ans dans la Marine nationale et embarque sur le bâtiment-école "Bretagne " à Brest. Sa carrière se poursuit comme mousse, novice, apprenti marin puis matelot 2ème classe. Le 1er avril 1914, il est nommé sur le croiseur " Tourville " à l'école des canonniers de Toulon. A l’issue de cette formation, il embarque sur le " Bien Hoa ", navire ravitailleur de l'Armée Navale et transport hôpital le 1er août 1914. La première guerre mondiale est déclarée le 1 août 1914.
Alexandre revient à Brest le 24 mars 1915. Avant d'embarquer sur la " Flottille des canonnières fluviales ", il arrive à Calais le 10 juin et fait route par les canaux sur Furnes en Belgique, où il aura son poste de stationnement. Les canonnières font du tir indirect. A cet effet, elles s'amarrent en des points sur la berge, des coordonnées ayant été déterminées à l'avance, et pointent. Cette mobilité leur permet de se soustraire à l'action d'un bombardement trop précis et de se transporter rapidement en tout point du front desservi par voie navigable. Les postes de tirs sont situés sur le canal de Furnes, entre Furnes et Nieuport et sur le canal de Loo entre Fortem et Pollinkhove. La batterie exécute son premier tir le 18 juin 1915. A diverses reprises les canonnières sont violemment contrebattues par l'artillerie ennemie. Il combattra aussi sur la Somme et sur l'Oise, avant de revenir en Belgique. Ces canonniers sont sur des péniches armées par la Marine nationale qui servent de soutien à l'Armée de Terre ils portent le ravitaillement en munitions, charbons, matières consommables, etc. Il participe avec ses camarades, au soutien remarquable ils sont particulièrement appréciés, grâce à leur compétence technique, leur sens aigu du devoir et leur capacité d'adaptation à des missions inhabituelles. Il gagne ses galons de quartier-maître pendant cette période, le 1er octobre 1917.
Il est ensuite muté à Cherbourg quelques mois avant de rejoindre les combats des Dardanelles à bord du patrouilleur "Jeanne Antoinette" sur la Base de Salonique (Grèce) le 5 mars 1918, alors que se déroulent des combats contre la Bulgarie et l’empire austro-hongrois auxquels participe la France. L'armistice sera signé le 30 septembre 1918.
Le 30 septembre 1918 Alexandre décède à l'hôpital temporaire n°6 de Salonique des suites d'une bronchite grippale, le jour de ses 21 ans.
Il sera inhumé pendant trois ans à Salonique.
Un mois après le rapatriement de son corps et son inhumation à Landunvez, le 14 février 1922,son frère Vincent et son épouse Amélie, donneront à leur fils, né le 17 mars 1922, le prénom d'Alexandre.
Sa plus jeune sœur Marie Yvonne, n'a eu de cesse de parler de son frère trop tôt arraché aux siens.
Trois de ses frères feront carrière dans la Marine nationale, dont un : Vincent second-maître électricien sur le sous-marin "Persée", décèdera à l'âge de 37 ans le 8 octobre 1932, suite aux blessures après l'accident sur ce sous-marin. Un beau-frère, fera aussi carrière dans la Marine nationale.
Il était célibataire.
Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de la commune de Landunvez (29)
Jeanne Antoinette
Le Jeanne Antoinette était un chalutier à vapeur construit à Nantes-Chantenay en 1906 pour le compte de l’armement Leplanquais à La Rochelle (17).
Ses dimensions étaient de 38 m pour la longueur, 6,10 m de large et un tirant d’eau de 3,50 m. il était équipe d’une machine à vapeur de 400 cv qui lepropulsait à la vitesse de 10 nœuds.