Auguste Armand Marie Colcanap
est né le 23 novembre 1887 à Saint Fulgent (Morbihan (56))
Auguste voit le jour à Saint Fulgent, petite commune rurale située au cœur du bocage vendéen dans la région Pays de Loire.
Son père, Charles, René Colcanap est gendarme à pied et sa mère, Anne-Marie Le Penven, s’occupe du foyer. Auguste est le 8e enfant d’une famille très nombreuse qui compte 15 enfants. Le métier de son père le conduit à s’établir à la Trinité-sur-Mer où la famille s’installe. Auguste passe sa petite enfance dans cette charmante commune du Morbihan en bord de mer, aujourd’hui tournée vers le tourisme nautique et balnéaire. Il fréquente l’école du village et quelques années plus tard trouve un emploi de manœuvre.
Auguste choisit d’intégrer la Marine nationale et le 19 janvier 1906, il se présente à la mairie de Lorient pour signer un engagement volontaire pour une période de 5 ans. Il reçoit alors le grade de matelot de 2e classe sans spécialité. Il est enregistré sous le numéro matricule 2918 à Lorient.
Après un bref passage au " 3e Dépôt " du 19 janvier 1906 au 13 février 1906, il embarque sur le cuirassé " Hoche " du 13 février 1906 au 25 juin 1906, puis il rejoint le cuirassé " Magenta " du 25 juin 1906 au 15 février 1907. Après quelques jours passés au " 5e Dépôt "du 15 février 1907 au 27 février 1907, Auguste enchaîne ensuite de nombreuses affectations et successivement, il embarque sur le croiseur cuirassé "La Touche Tréville " du 27 février 1907 au 14 février 1908 puis sur le croiseur protégé le "Cassard " du 14 février 1908 au 17 mars 1909. Il rejoint le "1er Dépôt " du 17 mars 1909 au 8 août 1909 et à l’issue de cette affectation, il est nommé sur le croiseur de 2e classe " Galilée " du 8 août 1909 au 22 octobre 1909. Auguste, basé à Tanger, va participer avec tout l’équipage du bateau à une expédition au Maroc en représailles à la prise de Casablanca et aux massacres de plusieurs européens par des guerriers chaouis qui veulent le contrôle de Casablanca pour s’opposer à la colonisation française. Auguste reçoit à ce titre la médaille du Maroc le 27 septembre 1911. Il intègre ensuite le croiseur " Du Chayla " du 22 septembre 1909 au 18 septembre 1911. Il se réengage pour une durée de 3 ans le 19 janvier 1911 à Tanger et est promu matelot de 1re classe électricien. Dans l’attente d’un embarquement, il est affecté au " 5e Dépôt "du 18 septembre 1909 au 24 septembre 1909, puis au " 3e Dépôt " du 24 septembre 1911 au 1er février 1912. Il est nommé ensuite sur le contre-torpilleur " Fourche " du 1er février 1912 au 1er septembre 1912. A l’issue de cet embarquement, il intègre le " 5e Dépôt " du 1er novembre 1912 au 15 mai 1913. Il est ensuite affecté sur le patrouilleur " Henri IV " du 15 mai 1913 au 15 octobre 1913 puis retrouve le " 5e Dépôt " le 15 octobre 1913 jusqu’au 7 décembre 1914. Il se réengage ensuite pour une durée de 3 ans à Toulon. Il embarque sur croiseur cuirassé " L’Amiral Charner " du 7 décembre 1914 au 1er janvier 1915, puis sur le cuirassé " Bouvet " du 1er janvier 1915 au 18 mars 1915. Le "Bouvet" va se trouver impliqué dans la bataille des Dardanelles lors du premier conflit mondial. En effet, le 3 août 1914, l’empire allemand déclare la guerre à la France. Le corps expéditionnaire franco-britannique débarque en Turquie sur la presqu’île de Gallipoli à l’entrée du détroit des Dardanelles, long goulet de 60 Km de long et seulement 1 à 4 km de large. Cette offensive va déboucher sur un véritable fiasco des alliés face aux turcs qui sont entrés dans la Grande Guerre aux côtés des allemands et des austro-hongrois. En effet, le 8 mars 1915, 18 bâtiments de la flotte franco-britannique tentent de forcer le détroit des Dardanelles. Ils ont pour mission de détruire l’artillerie turque en position dans les forts de la rive européenne de Galipolli et sur la rive asiatique. L’opération est un échec et les alliés vont perdre 7 bâtiments. Au cours de cette attaque, le cuirassé "Bouvet" heurte une mine dérivante et sombre en quelques minutes en face de Tchanak. Le commandant, 23 officiers et 619 gradés et marins disparaissent avec lui dont Auguste Colcanap à l’âge de 28 ans.
Dans le journal officiel du 13 décembre 1919, on lit la citation suivante : "La division du contre-amiral Guépratte composée des cuirassés "Suffren", "Charlemagne", "Bouvet", "Gaulois", du croiseur "Foudre" ; des torpilleurs d’escadre "Poignard", "Fanfare", "Sabretache", "Cognée", "Coutelas" ; des "dragueurs de mines "Pioche", "Herse", "Râteau" "Charrue", "Marius Chambon", "Provence", "Camargue", "Jules Couette", "Marseillais", "Rove", "Ischkeul " et "Henriette" a pris part avec une magnifique bravoure à l’attaque des Dardanelles en mars 1915, donnant malgré de lourdes pertes un splendide exemple d’entrain, de ténacité et de discipline".
L’Etat français décide également d’honorer l’équipage du "Bouvet" en lui octroyant le droit de porter la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918. Le journal officiel du 6 août 1915 mentionne l’article: Cuirassé "Bouvet" – " Les officiers et marins de ce bâtiment présents à bord aux dates indiquées par la circulaire du 13 décembre 1919 ont droit au port individuel de la fourragère".
Auguste est déclaré disparu en mer le 15 mars 1915, Mort pour la France, lors de la perte du cuirassé "Bouvet" dans les Dardanelles.
Auguste Colcanap figure sur le monument aux Morts de la Trinité-sur-Mer ainsi que son frère Charles Félix Mort pour la France le 16 septembre 1914 à Moulin-sur-Touvent
Il est inscrit également au mémorial de Sainte Anne d’Auray 1914-1918 . Dans le sanctuaire de Sainte Anne d’Auray, le mémorial est situé au fond du parc. Il a été édifié par les cinq diocèses de Bretagne pour garder le souvenir des 240 000 bretons Morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918. On y lit les noms des 2 frères :
Colcanap Auguste 1148
Colcanap Charles Félix 1149
Jugement rendu le 20 mars 1916 par le tribunal de Toulon et transcrit le 15 avril 1916 à Toulon.
- Croix de Guerre 14-18
- Médaille du Maroc
Bouvet
Le "Bouvet", cuirassé construit à Lorient en 1892, est intégré pendant la guerre 1914-1918 dans l'escadre de l'amiral Guépratte.
En 1914, le cuirassé d'escadre "Bouvet"faisait partie de la division de l'amiral Guépratte, qui comprenait également les cuirassés "Charlemagne", "Gaulois" et "Suffren