Joseph Louis Perron
est né le 25 février 1899 à Montabot (Manche (50))
Joseph est le fils de Louis Camille, âgé de 35 ans, rémouleur, et de Clémentine Aimée Briard, 32 ans. C’est leur premier enfant.
Joseph perd son père, jeune, avant le 17 avril 1918, date à laquelle il est appelé pour effectuer son service militaire dans l’Armée de Terre avec la spécialité de canonnier 2e classe dans le ‶10e Régiment d'Artillerie″ puis à Dôle, en août 1918, pendant une année, jusqu'à ce qu'il passe dans l'artillerie lourde le 20 mai 1919, ce qui lui vaudra d'être nommé 1e classe le 18 juin 1919. Il continue son service pendant trois ans. Il est récompensé par un certificat de bonne conduite. De retour dans son foyer, le 21 mars 1921, il passe dans la réserve de l'Armée.
Joseph est rappelé peu de temps après, le 22 mai 1921 il est affecté au ‶130e Régiment d'artillerie lourde ″pour deux mois. Il est dirigé vers le ‶7e Régiment d'Artillerie ″le 1e octobre 1922 (au 2e échelon) puis au ‶43e Régiment d'Artillerie ″du 1 janvier 1924 au 13 mai de cette même année (plan A). Il change de régiment pour le 3e train auto.
Joseph se marie le 4 avril 1925 à Sèvres (Haut de Seine), avec Marie Charlotte Jeanne Tisné, femme de chambre, native de Bayonne. De cette union naîtront Jean, Paulette, Christiane et Serge.
Joseph quitte l'Armée de terre pour s'engager pour trois ans dans la Marine nationale, le 20 juillet 1931, comme matelot mécanicien à ‶l’Atelier Central″ à Cherbourg (50). Il se plaît dans la marine et il se rengage pour trois ans. Il est désormais matelot de doris dans le port de Cherbourg. Il se rengage de nouveau pour trois ans jusqu'au 20 juillet 1937. Pendant cette période il est promu quartier-maître.
La Seconde Guerre mondiale éclate. Joseph choisit de rejoindre ‶ les Forces navales françaises libres ″(F.N.F.L). Le 23 octobre 1940, il embarque sur le patrouilleur ‶Poulmic ″. Il ne sait pas qu’il ne verra plus sa famille. Ce bâtiment qui, avant l’occupation allemande, était affecté au transport du personnel entre l’arsenal de Brest et la base de Lanvéoc-Poulmic, est armé en patrouilleur à Plymouth. Il effectue des patrouilles de surveillance de nuit. Son équipage est composé en partie de marins de la direction du port en provenance de Cherbourg.
Nous connaissons la fin du ‶ Poulmic ″ grâce au récit qu’en fait l’officier des équipages principal Vibert, compagnon de la Libération qui assure le commandement du bâtiment ‶ Depuis quelques jours, dit-il, une nouvelle arme contre laquelle nous n’avions aucun moyen de défense, venait de faire son apparition : la mine acoustique. Chaque nuit, les sirènes d’alerte annonçaient l’arrivée des avions allemands venant parachuter ces mines dans le chenal d’accès à Plymouth ″. Le 7-11-1940, le‶Poulmic ″ appareille à 17 heures pour prendre position à trois miles du port pour repérer les mines parachutées par l’ennemi dans le chenal et signaler leur position. Or des mines avaient déjà été larguées les jours précédents rendant la sortie du port délicate. Toutes les précautions sont prises à bord du ‶ Poulmic″. Le commandant Vibert évoque la fin du patrouilleur en ces termes ‶ La nuit tombait, mer calme, dix minutes avant d’arriver à la position fixée (…) je diminuais la vitesse (…) je me penchais à tribord de la passerelle de navigation pour apercevoir les remous de l’hélice (…) un remous écumeux et soudain une explosion terrible, un souffle extraordinaire m’arracha de la passerelle tel un fétu de paille avant d’atterrir, tête la première, sur le pont. Nous venions de sauter sur une mine acoustique larguée les jours précédents.
Le navire ouvert sous la passerelle coulait en quinze secondes, ne laissant aucune chance aux mécaniciens qui se trouvaient à leur poste. Un patrouilleur mouillé non loin de là, appareilla et sauva sept hommes ″ C’est le premier bateau que perdent les F.N.F.L.
Joseph, second maître, disparaît dans ce naufrage, le 7-11-1940, à l’âge de 41 ans, laissant dans la peine son épouse âgée de 35 ans enceinte de son quatrième enfant. Ses enfants seront adoptés par la Nation
Ils ont toujours espéré le retour de leur père mais on n’a jamais retrouvé son corps. Longtemps, le plus jeune, Serge refusera à manger du poisson ‶qui avait mangé son Papa″. Il émit le vœu qu’à son décès, on disperse ses cendres dans cette mer où était ce père qu’il n’avait pas connu, vœu qu’on a exaucé.
Il est cité à l'ordre des F.N.F.L :
"Embarqué sur le patrouilleur "Poulmic" a disparu avec son bâtiment dans l'accomplissement de son devoir".
Médaille de la Résistance (décret du 13-07-1947).
Son nom est inscrit au monument aux morts d'Equeurdreville (50).
Son nom est inscrit au monument aux morts de Gouvets (50).
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Médaille de la Résistance
- Citation à l'Ordre des Forces Navales Françaises Libres (FNFL)
- Citation à l'Ordre de la Division
Poulmic
Le Poulmic était un petit navire de servitude destiné au transport de personnel et de matériel aéronautique entre la base militaire de Brest et celle de Lanvéoc-Poulmic. Construit au chantier FCM de Graville (Le Havre), il est livré, avec son sister-ship, le « Lanvéoc », en été 1937 à la marine nationale. Les deux transport de personnel aux caractéristiques identiques me...