Louis Lemoine
est né le 25 août 1921 à Saint-Pierre ()
Louis Lemoine naît au foyer de Charles Emile Lemoine, marin de commerce à la Morue Française, qui épouse, à l'âge de 28 ans, Eugénie Renou. Cette dernière, qui a déjà un fils, Charles Lemoine, né le 12 octobre 1916 est d'origine acadienne; certains de ses ancêtres sont en Amérique du nord depuis les origines du peuplement européen sur ce continent. Louis va grandir avec ses quatre frères Charles, Albert, William et René à Saint Pierre dont il fréquente l’école publique. Lors d'un accident sur un bateau, Louis perd son père le 18 juin 1923 alors qu'il a à peine deux ans. Sa maman ne se remariera pas.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, l'administration de l'île est sous le contrôle du gouvernement de Vichy représenté par l'administrateur Gilbert de Bournat et l'amiral Robert qui règlent les relations franco-américaines sur la base d'un statu quo dans la région même après l'attaque de Pearl Harbour et la déclaration de guerre des USA à l'Allemagne. Mais l'île possède un puissant émetteur radio et un câble transatlantique qui lui donne une position stratégique à l'entrée du Saint-Laurent. Le Canada, avec l'accord de Washington, envisage un temps de s'emparer de l'archipel prenant prétexte de la propagande de Vichy et des soupçons d'aide aux U-Boots allemands présents sur les bancs de Terre Neuve mais ils renoncent à ce plan. Les anciens combattants de l'île cristallisent les sentiments d'une majorité de Saint-Pierrais en manifestant leur volonté de rallier la France Libre par des appels en direction de Londres. Le 17 novembre 1941 les patriotes de Saint Pierre et Miquelon, se faisant les porte-parole de 95% de la population, dénoncent le brouillage des émissions radio de la BBC et de radio Terre Neuve, se plaignent de la répression policière dans les îles. Mais, à cette époque, Londres porte son attention vers d'autres horizons.
En novembre 1941, malgré l'opposition des gouvernements américain, britannique et canadien, le Général de Gaulle saisit l'opportunité d'une inspection de la division de Corvettes de Terre-Neuve par l'amiral Muselier pour autoriser ce dernier à débarquer sur les îles. Le 12 décembre 1941 Muselier se trouve à Halifax en Nouvelle-Ecosse où il regroupe des moyens militaires: le sous –marin "Surcouf" et les trois Corvettes "Mimosa", "Aconit" et "Alysse". Bien qu'il ne soit pas d'accord avec cette idée, il organise le ralliement de l'archipel contre l'avis des Américains et des Canadiens mais avec un premier assentiment de Churchill. Le 23 décembre les trois corvettes et le sous-marin avec 230 hommes à bord, se profilent au large. Dans la nuit, vingt-cinq hommes débarquent et sans un coup de feu, en vingt minutes, prennent possession du territoire. L'amiral Muselier organise une consultation proposant à la population le choix entre le ralliement à la France Libre ou la collaboration avec les puissances de l'Axe.783 voix vont à sa première proposition, 14 à la seconde, ce résultat est habilement exploité par l'Amiral Muselier afin de créer un mouvement de l'opinion publique américaine toujours favorable aux attitudes démocratiques pour contraindre le Département d'Etat américain à renoncer à envahir les îles, ce qui était envisagé par l'administration américaine. Une fête concrétise l'enthousiasme dans l'île. Un mouvement populaire fait s'engager d'emblée les jeunes gens tandis que les anciens forment une milice pour la défense et la protection des îles. La vie sur l'île se réorganise, le ravitaillement en mazout et essence, en vivres est assuré, le renforcement des protections des îles mis en place. Mais les attaques allemandes se multiplient disloquant les convois alliés sur la route Halifax –Saint Jean de Terre Neuve et des cargos viennent chercher refuge à Saint-Pierre. Un service de patrouilles et d'escortes reliant les trois ports est organisé avec le" Mimosa" et des corvettes canadiennes.
Comme 17 jeunes de l'île, Louis Lemoine âgé de moins de 20 ans, s'engage aux toutes premières heures du ralliement de l'île aux forces Navales Française Libres. Il embarque sur la corvette Mimosa comme apprenti marin mécanicien. Il disparaît avec 65 des marins du "Mimosa", lorsque, attaquée par le sous-marin allemand U-boot 124, la corvette coule dans la nuit du 8 au 9 juin 1942.
Sa disparition plonge sa famille dans un deuil profond qui l'affecte encore de nos jours comme en témoigne un de ses neveux.
Il rejoint sur les murs du cénotaphe 27 de ses camarades.
Son nom apparaît sur le monument aux morts de Saint-Pierre et Miquelon.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Mimosa
Mimosa faisait partie d’une fameuse série de 9 corvettes, dite classe « Flower » car elles portaient toutes, à l’origine un nom de fleur, mises à la disposition des Forces Navales Françaises Libres par l’amirauté britannique. Mimosa fut la première corvette à être cédée, sans changer de nom, les autres corvettes étaient l’Alysse, l’Aconit