Pierre Fournié
est né le 22 février 1908 à Montayral (Lot-et-Garonne (47))
Fils de Jean Fournié, cultivateur, et de son épouse Marie Jouffreau, couturière, Pierre naît le 22 février 1908 au domicile familial situé au lieu-dit "Barrau" à Montayral, commune située dans le département du Lot-et-Garonne en région Nouvelle-Aquitaine.
Après avoir exercé la profession de charpentier, Pierre est incorporé dans la Marine nationale au "5e Dépôt" à Toulon le 10 mai 1928 (matricule : 527 R 28) pour effectuer ses obligations militaires légales.
A l’issue de la formation initiale, le 27 juin suivant, il est affecté à la "Défense fixe" à Toulon et est classé dans la spécialité "télégraphiste-guetteur auxiliaire" pour compter du 1er octobre.
Le 15 octobre 1929, après avoir reçu un certificat de bonne conduite avec mention exemplaire, il est dégagé de ses obligations militaires et se retire à Montayral.
Il s’installe en qualité d’artisan charpentier dans un petit village du Lot-et-Garonne (47) : Dausse. Il y construit d’abord son atelier puis sa maison.
Le 28 avril 1939, à Dausse, Pierre épouse Georgette Auzélic. De cette union naîtra le 19 décembre 1942, au domicile familial, leur fils unique Claude.
Rappelé à l’activité le 2 septembre 1939, Pierre rallie le "Sémaphore de la tour Saint-Louis" à Rochefort où il demeure jusqu’en juillet 1940. Il rejoint ensuite le "5e Dépôt" jusqu’au 7 novembre 1940, date de sa démobilisation.
Pierre rejoint les rangs des "Forces françaises de l’intérieur" (FFI) de son département.
Le 3 juillet 1944, Pierre Fournié, chef du secteur de Dausse, effectue avec son groupe une mission pour récupérer des armes et du matériel. Accroché par une importante colonne allemande (une centaine de véhicules et mille cinq cent hommes environ) de la division de réserve (Panzer grenadiers) "das Gespenst" (le fantôme), le groupe livre une lutte héroïque. Au bout de deux heures, le combat cesse. Cinq camarades sont morts, les corps sont criblés de balles. Deux combattants, Pierre Fournié et Paul Testut, sont faits prisonniers puis interrogés, torturés et battus. Avec un stoïcisme admirable, ils opposent un mutisme complet à toutes les questions.
A 15 heures, devant vingt-quatre personnes prises en otage qui ont assisté à la torture, ils sont fusillés. Ils se sont montrés courageux, choisissant la mort plutôt que la trahison et le déshonneur.
Le nom de Pierre Fournié, sous-lieutenant Résistant-FFI, est gravé en lettres d’or sur le monument aux morts de Dausse.
Au début des années 60, son fils, Claude, pupille de la Nation, sera incorporé le 2 juillet 1962 dans la Marine nationale pour effectuer son service militaire. Après les classes au "Centre de formation maritime Hourtin" et un passage de quelques mois à "l’Établissement cinématographique et photographique des Armées" (ECPA) à Ivry, il naviguera à bord du porte-avions "Clémenceau" durant dix mois.
Encore visible aujourd’hui, la qualité du travail de charpentier de Pierre Fournié laisse à penser qu’il s’était rapproché de la prestigieuse formation des compagnons.
- Légion d'Honneur (chev.)
Forces françaises de l'intérieur (FFI)
Le 1er février 1944, à l’instigation de Jacques Bingen, la fusion des principaux mouvements de résistance intérieure qui s’étaient constitués dans la France occupée, allait donner naissance aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Cette organisation placée sous le commandement du général de Jussieu jusqu’à son arrestation en 1944 regroupait l’Armée Secrète (AS) d’obédience gaulliste et rassemblant les groupes « combat »...