Gustave Barazer naît le 2 octobre 1911 au lieu-dit Kerven en Plougasnou, commune du littoral s’ouvrant sur les baies de Morlaix (29) et Trébeurden (22).

Il est le fils de Mathieu, marin, et de son épouse Julie Carn, ménagère.

A l’issue de sa scolarité, il embarque à la petite pêche sur les sloops de Plougasnou. A partir d’avril 1930, il quitte son pays et navigue au cabotage au départ des ports de Brest, du Havre ou d'Alger.

Gustave est appelé à effectuer son service militaire et est incorporé dans la Marine nationale au "2^e Dépôt" à Brest le 2 octobre 1931, jour de ses vingt ans. Après avoir reçu une formation militaire et maritime et été classé dans la spécialité de maître d’hôtel, il est désigné pour le "Centre des sous-marins Brest" qu’il rallie en décembre suivant. En août 1932, il est muté sur le contre-torpilleur "Vauban".

Après deux années de service militaire, titulaire d’un certificat de bonne conduite au corps avec mention "bonne", le matelot de 3^e classe maître d’hôtel Gustave Barazer est libéré de ses obligations légales.

Il reprend alors la navigation à la marchande et pose son sac à bord de différents types de bateaux, bourlinguant dans les ports de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée.

Il est embarqué sur le pétrolier "Brumaire" qui, le 17 juin 1940, en route de Falmouth (Grande-Bretagne) au Verdon-sur-Mer (33), subit une première attaque du sous-marin allemand "U 25" près de Quiberon (56). Une seconde attaque aérienne, le jour suivant, lui est fatale : le navire se casse en deux entre Quiberon et Le Verdon-sur-Mer, au large de Belle-Ile-en-Mer (56). L'équipage de 37 hommes est recueilli par le destroyer anglais "Griffin" et ramené en Angleterre.

Désirant rejoindre au plus tôt les siens, Gustave embarque sur le paquebot reconverti en transport de troupes "Meknès" le 24 juillet 1940 à Southampton.

Victime d’une torpille lancée d’une vedette allemande, le "Meknès" sombre très rapidement dans les eaux froides de la Manche entraînant dans sa perte la disparition de 420 victimes.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Plougasnou et sur la stèle commémorative de Berneval / Saint-Martin-en-Campagne (76).