Gonzague De Poulpiquet
est né le 18 août 1920 à Landéda (Finistère)
Gonzague de Poulpiquet naît le 18 août 1920 à Landéda (Finistère), de Gonzague de Poulpiquet et d’Anne Dubois, son épouse, au château de Lascamps, gentilhommière construite au bord de la mer, ce qui explique sûrement sa vocation précoce de marin.
En effet, il fait ses études à Notre-Dame du Bon Secours à Brest, et le bac scientifique obtenu, il intègre aussitôt une classe préparatoire pour entrer à l’Ecole Navale au Lycée de Brest. Il vient juste de passer le concours quand le général de Gaulle lance l’appel du 18 juin 1940 alors que les Allemands arrivent à Brest. Il s’échappe alors pour Aldershot en Angleterre et s’engage dans les FNFL en formation.
Il suit le premier cours d’élèves officiers professé à bord du « Courbet » à Portsmouth où il réussit brillamment. Il est considéré par ses camarades comme un « bûcheur intelligent » ; Il s’illustre également par ses qualités sportives. Le cours terminé, il navigue plusieurs mois sur le « Triomphant » puis vient finir sa formation à l’Ecole Navale anglaise de Dartmouth où il est très apprécié de ses camarades et de ses supérieurs.
Le 10 janvier 1942, promu aspirant depuis peu, il quitte Liverpool en compagnie de plusieurs aspirants volontaires pour embarquer sur les corvettes qui vont à Saint Pierre et Miquelon qui vient de se libérer sous l’impulsion de l’Amiral Muselier.
A son arrivée à Saint Pierre, le 6 février 1942, à bord de la corvette « Mimosa », un officier le voit troublé et lui en demande la raison ; de Poulpiquet lui répond qu’il a une demande à formuler au commandant Birot mais qu’il n’ose s’adresser à lui directement. Sa demande : rester à bord, est transmise au commandant qui répond que la chose n’est pas immédiatement possible mais qu’il penserait à lui. Une demi-heure plus tard, les officiers et aspirants vont se présenter à l’Amiral Muselier qui affecte Gonzague de Poulpiquet à la Marine de Saint –Pierre, celui-ci se hasarde à dire : « Mais, Amiral, j’étais venu pour embarquer sur une corvette » L’aspirant se fait proprement moucher d’une façon à la fois terrifiante et affectueuse comme savait le faire l’Amiral.
De Poulpiquet reste donc un mois à Saint Pierre où il participe à terre au premier travail de la défense. Fin mars, le commandant Birot, se souvenant de sa promesse, le réclame à son bord.
Dernier aspirant à embarquer sur la corvette « Mimosa », de Poulpiquet est le midship par excellence, effacé, un peu timide, toujours prêt pour une corvée, assurant très souvent la garde. Il ne s’anime que lorsqu’il parle des chasses de son père en Bretagne.
Et puis vient le 9 juin 1942 et la rencontre entre le « Mimosa » et le sous-marin U124 allemand au large de Terre-Neuve ; le torpillage de la corvette va provoquer la mort de 64 marins dont Gonzague de Poulpiquet qui n’avait pas encore 22 ans.
Détail tragique, le château de ses parents est en partie occupé par les Allemands, et il est impossible, sans mettre le reste de la famille en danger, de leur annoncer officiellement par la Croix Rouge la mort du jeune marin. Sa mère est persuadée encore en 1944 que son fils a pu être sauvé et qu’il se trouve au Portugal, sain et sauf. Une de ses tantes, résidant en Tunisie, officiellement informée de la disparition de son neveu aura la lourde charge d’en informer la famille.
Source : « La Liberté de Saint-Pierre et Miquelon » n°24
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45
Mimosa
Mimosa faisait partie d’une fameuse série de 9 corvettes, dite classe « Flower » car elles portaient toutes, à l’origine un nom de fleur, mises à la disposition des Forces Navales Françaises Libres par l’amirauté britannique. Mimosa fut la première corvette à être cédée, sans changer de nom, les autres corvettes étaient l’Alysse, l’Aconit